Création et Fournitures

Réaliser un vitrail, un parcours à étapes 

Qu’il soit décoratif ou figuratif, le vitrail est une composition faire de pièces de verre coloré et/ou peint enchâssées dans des cadres de plomb ou de ciment, ou encore solidarisé par la méthode Tiffany.
Les qualités de sa composition ne se révèlent qu’avec la lumière, raison pour laquelle les vitraux replacent vitrages ou verrières.

Après une première esquisse à taille réduite (en général au 1/10ème) le ou la peintre-verrier-ère produit un « carton », c’est à dire un modèle à taille d'exécution, où sont indiquées les lignes du dessin, les couleurs, ainsi que les chemins de plomb (et pour certains les références des verres retenus pour cette fabrication). Ce patron servira à l’exécution du vitrail, durant laquelle le verre est découpé selon les gabarits, à l’aide d’un fer rouge ou d’une pointe de diamant (dès les gabarits XVème siècle, aujourd’hui avec un outil muni d’une petite roulette en carbure de tungstène). La coupe est affinée à l’aide d’une pince dite « grugeoir » et le plus souvent à l’aide d’une meuleuse à eau de nos jours.
Si nécessaire, le verre sera ensuite peint, par exemple avec de la grisaille, une peinture brune-noire employée dès le VIème siècle; ou avec du jaune d’argent, dès le XIVème siècle, puis de la sanguine, de l’émail ou les peintures vitrifiables encore employées de nos jours.
Le verre est ensuite serti dans les baguettes de plomb (ou traité en Tiffany), elles-mêmes brasées par un mélange d’étain et de plomb aux intersections.
Une fois terminé, le vitrail est nettoyé puis posé dans l’armature de la fenêtre choisie.
Ne reste qu’à attendre le lever du soleil…

Les fournitures nécessaires à la réalisation de vitraux

 

Le plomb

C'est un métal dense, mou et déformable, fondant à 327°C.

 
Dans la fabrication des vitraux, on l'utilise sous forme de baguettes profilées en forme de H ou de U. Il existe aussi des profiles spéciaux pour le montage des lanternes (le profile dit "lanterne" qui porte bien son nom).
Cette mise en forme se fait par moulage et par étirage et fut longtemps un travail réalisé dans les ateliers jusqu'à être interdit pour des raisons d'hygiène.

Le verre se glisse dans les « chambres » entre les deux ailes (b) et vient butter contre le « cœur » (ou « âme »). 


a) largeur des ailes
b) hauteur de l'âme (ou de la chambre)
c) épaisseur de l'aile

Les dimensions du plomb indiquent la largeur des ailes (a) et la hauteur de l'âme (b) (espace correspondant à l'épaisseur du verre). Ces deux dimensions sont toujours indiquées en mentionnant celle des ailes en premier (a) ; exemple : un plomb de 6/5 a des ailes de 6 mm de large et une âme de 5 mm de hauteur. Généralement les largeurs vont du 3 mm (« plomb de casse ») au 10 mm. Les hauteurs courantes sont 4 ; 4,5 ; 5 mm.

 

Le coeur du plomb a une épaisseur par défaut égale à 1,75 mm (c). Cette épaisseur ne fut pas constante suivant les époques ; au XIXème siècle celle-ci était plus fine qu'aujourd'hui.

Pour la remise en plomb de vitraux anciens, on peut néanmoins utiliser des plombs à cœur plus mince (ex : 0,9 mm) pour conserver la bonne mesure des panneaux.

Sa dureté peut varier et influencer la rigidité du vitrail. On distingue différentes appellations suivant le niveau : dur, demi-dur, demi-mou, mou ; ceci dépend du fabriquant. Le plus courant est le demi-mou.
Il existe aussi du plomb armé, souvent utilisé pour des « verrières en plafond » ou pour des panneaux de grande taille ; il comprend une fine bande de métal dans son âme.

Le plomb en U est utilisé comme plomb d'entourage dans certains cas. Grâce à lui, les ailes extérieures disparaissent pour laisser un bord lisse.

Certains ateliers possèdent un laminoir qui leur permet de fabriquer des plombs à la dimension désirée à partir d'ébauches (également en forme de H, souvent présentées en rouleau). Ceci s'avère très utile pour les dimensions peu utilisées. 

La largeur des ailes est choisie en fonction de celle du trait sur la maquette. Si l'on souhaite une résille très présente ou si les pièces sont grandes, on prendra un plomb plus large. À l'inverse pour de petites pièces ou pour une résille discrète, on choisira un plomb plus fin.